Aux urnes citoyens!
La campagne électorale a commencé. En octobre on désigne Président,
sénateurs, députés. Les hostilités aussi ont débuté et déjà on entend
les mêmes arguments lancés de part et d'autre du ring. On sait aussi
qu'ici où le vote est obligatoire (qui ne vôte pas risque des sanctions
dûment prévues par le code électoral) rien ne changera véritablement
tant qu'une réforme de fond du système politique brésilien ne sera pas
entreprise et acceptée.
C'est un travail de longue haleine car
très certainement comme partout ailleurs , on n'abandonnera pas aussi
facilement les privilèges distillés par une classe politique corrompue,
menteuse et démagogue (mais cela on le sait n'est pas l'apanage du
Brésil).
Voyons! Gouverner au Brésil est une affaire de coalition
qui se fait et se défait au rythme des affaires, selon les menus
avantages glanés ici ou là, selon que telle proposition de loi est ou
n'est pas vôtée au parlement. Il existe au Brésil une bonne trentaine
de parti politique, signe manifeste de la diversité et de la liberté
d'expression d'une véritable démocratie, mais frein tenace à l'exercice
réel de cette souveraineté: bien souvent l'électeur ne sait pas que
choisir ou pour qui voter.
Lorsqu'il parvient à choisir son candidat
c'est rarement sur la base d'un projet politique clairement exprimé
tant sur le fond comme la forme. La plupart des formations n'ont en
effet aucunes propositions concrêtes. tout le monde veut augmenter la
sécurité, l'emploi ou améliorer le système national de Santé mais
personne au grand jamais serait dans la capacité d'expliquer comment
il espère réussir cela. D'ailleurs il est bien rare que les projections
d'avenir de chaque politicien ne dépasse le cadre d'une législature:
comme en affaire, on prévoit gros et rapidement.
Il est impressionnant de constater combien chacun se targue de lutter contre la corruption. C'est peut être l'argument de campagne qui fait le plus recette; C'est aussi la gangrène la plus résolumment admise.
Voilà
une autre plaie du pays: s'enrichir rapidement au détriment des autres
, parfois en abusant de ces derniers; C' est tellement répandu et
naturel que lorsqu'il s'agit de sanctionner les coupables démasqués de
fraude, personne ne se sent suffisamment innocent pour pointer le doigt vers ceux là.
Oui
le Brésil est encore une démocratie très jeune. Avec sans doute une
refonte de son système politique, une véritable lutte contre la
corruption et une éducation politique , ou tout simplement sociale,
meilleure sera-t-il possible très certainement que ce pays progresse au rythme qu'il mérite. Jusqu'à ce jour le pays n'ira jamais de l'avant.