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23 février 2006

Traite

La barbarie est intemporelle. Toujours, elle revient. Jamais on ne semble véritablement apprendre de l’infâme.

D’Abord c’est une histoire de traque, de razzias. On s’organise. On monte des expéditions. L’Appât du gain élimine toutes les entraves d’une machine de guerre qui rapidement se met en place. Chacun y trouve son gain, sa misérable part de bénéfices. La cupidité bâillonne ainsi les consciences qui se culpabilisent moins de leurs crimes qu’elles ne se pâment devant l’éclat de l’or.

Ils sont ainsi pourchassés, traqués. On les enchaîne, on les mets en cage, à fond de cales. Perdre sa liberté est le moindre des maux à venir. Commence seulement une première descente aux enfers, dans des conditions épouvantables, dont même les plus résistants, parfois, ne supporteront pas la dureté.

Au passage, quelques barrettes dorées perçoivent leur dîme. C’est qu’il faut avoir les poches lestées pour mieux tourner la tête. Le prix de la tranquillité après tout n’est qu’une question d’étoiles sur une épaule.

Sur une centaine ainsi battus, humiliés, avilis, à peine une poignée subsistera à des traversées chaotiques. Mais la mort impitoyable des uns est plus enviable que le triste sort de ces survivants.

Après c'est une histoire de marché. D'offre et de demande. Les fers eux jamais ne disparaîtront tout à fait même derrière des barreaux dorés, malgré l'apparat, les couleurs et les plumes chatoyantes.

Les négriers existent toujours. Ils ont toujours l'esprit tranquille. Après tout, a-t-on déjà entendu se plaindre ou se révolter les oiseaux et les singes dans nos salons parisiens?

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