Blue Mountain

Blue Mountain

par Xaba

Blue Mountain

Au café...

Une simple tasse de café posée sur un petit guéridon. Le breuvage fume. D’un geste précis, la main glisse vers le sucrier, et reviens guidant une demi cuillère chargée de douceur. Elle atténuera la force du moka. Mais ni l’arôme, ni l’onctuosité de la caféine. La cuiller va et vient, sans bruit, d’un mouvement circulaire. Puis la main soulève la tasse, délicatement. Les lèvres s’humidifient, futilement se brûlent au contact du liquide. Un léger souffle sur le bord du récipient et les voilà qui repartent à la charge.
C’est du Blue Mountain, sans doute le meilleur grain pouvant être préparé, lorsque bien sur on sait le moudre. Une saveur inégalable, inimitable. Le vent et le goût de la terre jamaïcaine. Rien à voir avec l’aigreur du robusta, ou l’acidité du café colombien.
Une ultime rotation pour mélanger le dépôt et son inévitable amertume. Puis la tasse rejoint sa soucoupe sans heurter la porcelaine.
Il grimpe alors sur le guéridon, ajuste le noeud coulant à son cou. La corde était déjà prête et pendait, accrochée à la poutre. Il donne simplement un coup de pied dans la table qui tremble puis vacille avant d’entraîner dans sa chute la tasse et le sucrier.
Un dernier sursaut, un ultime tremblement. Il n’y a plus que le grincement terrible du balancier au bout de son fil.

Et ce goût de café en bouche qui l’accompagne dans le noir.

xaba