Les 4 vérités de Hervé Grillot

Interview d'auteur

Contingences :Hervé Grillot, vous êtes à droite, à gauche, sur un site collectif, sur un autre plus personnel semble-t-il. Par ailleurs vous avez passé un bon bout de temps à craphuter le monde entier. L’écriture serait pour vous un expédient pour mieux confondre ou au contraire pour mieux vous révéler ?

Hervé Grillot :Confondre ? Confondre, confondre... vous avez dit confondre !
J’y préfère confronter et révéler, oui, oui
Pourquoi tromper celui qui lit quand on écrit ?
Alors seul le silence, dans sa vacance, suffit.

C :Vous encouragez des Concierges à hésiter entre descendre ou monter l’escalier simplement parce que quelqu’un tient la laisse et nous guide dans une direction bien précise. Dans quelle direction menez vous votre maître ? N’êtes vous pas cruel avec votre pauvre concierge ?

H.G. :Entre maître et esclave, la résistance régit
La solution alors ? De tout se démunir
Le tort de la concierge est de croire tout savoir
Benoîtement elle dit, pérore, affirme, assomme
Acquis, inné la guident, elle se trompe lourdement
L’hésitation est mère de vouloir et pouvoir

C :Afrique, France, Caraibes, Portugal,Maghreb... Souvent quand on voyage pas mal, les gens vous demandent de faire des comparaisons. Mais n’est-ce pas partout un peu la même chose ?

H.G. :Partir pour découvrir, c’est pareil que rester
On peut vivre sans bouger, regarder la télé
Accumuler les vies, paysages, sons, couleurs
Mais on reste toujours là, drapé de quant à soi
Quant à moi
Partir c’est s’efforcer de rendre hommage à l’Autre
S’approcher, écouter, mériter son aumône
Partir c’est lui donner mes oreilles, mes regards
Un sourire qui nulle part ailleurs pourrait fleurir
Partir et comparer ?
Voici une drôle d’idée, c’est bien là le danger
Partir c’est empiler sans désir de trier
Reconstruire cette tour qu’on appelait Babel
Pourquoi le faire ailleurs et non ici, alors ?
Pour démontrer que les frontières n’existent pas !

C :En fin de compte c’est quoi un écrivain ?

H.G. :Un écrivain, Monsieur ?
Allez le demander à ceux qui croient savoir
Pour ma part, je ne sais, n’étant rien de tout ça

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