Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
CONTINGENCES
Archives
Derniers commentaires
12 juillet 2006

Sur un coup de tête... j'y revient

Au début il n’y avait rien, ou plutôt si l’inacceptable ! Voyons comment un pays qui suivait d’un œil détaché un évènement sportif tant médiatique et pourtant aussi bien ignoré, voyons comment en quelques semaines, disais-je, un peuple se transforme et se mobilise, se révolte ou s’identifie à un seul. Voyons comment perdre devient finalement aussi important que gagner.

On ne saura jamais ce qui s’est passé !

Sans doute les suites que certains espèrent n’auront jamais lieu et il s’agira toujours finalement de la parole d’un contre celle de l’autre.

Bien sûr pourtant qu’il s’est passé quelque chose et très certainement pas une seule fois. Sauf à évoquer l’existence de certaines personnalités particulièrement instables qui au moindre geste ou parole deviennent dangereuses — mais en règle générale on les laisse rarement gambader en public et on les enferme plutôt — il y a fort à parier que le comportement de l’incriminé est la résultante d’attaques répétées durant toute une partie. Un pilonnage, physique et mental, et c’est le juste revers des choses. Il ne faut pas s’attendre à être le meilleur et que les autres vous laissent l’opportunité de le prouver.

Évidemment sur le moment on ne l’avoue pas. Oui Untel a bel et bien été dans la ligne de mire et a été « marqué » plus spécialement. C’est logique et nécessaire. Mais de harcèlement pas question. Du moins jamais à chaud. D’ailleurs le second protagoniste qui sur le moment se déclarait innocent de quoique ce soit déjà est revenu sur ses déclarations.

Nous parlons de sport de compétition, de mécanismes de hautes technologies, d’ego sur dimensionnés qui se rencontrent, se toisent et se défient tout au long de saisons sportives pour se retrouver finalement un jour de finale, sur un champ d’honneurs ou de tristesses. Toutes les coupes de Fair-play n’y feront rien : les coups bas font partie du sport de haut niveau, certainement plus dans certaines disciplines comme le football que dans d’autres sport collectifs. D’ailleurs ne le disent-ils pas eux-mêmes ces protagonistes lorsqu’ils déclarent qu’on ne se dit rien de plus le jour d’une finale que ce que l’on entend habituellement sur les terrains le reste de la saison. Ou comment banaliser le mensonge, la triche et la faire accepter par tous pourvu que sur le moment elle ait sur le dos les bonnes couleurs.

Mais il est trop clair que quiconque s’ennuiera d’une telle médiocrité pourra raccrocher les crampons et prendre sa licence de joueur de tarot (quoique là aussi très certainement à très haut niveau il doit s’en dire des vertes et des pas mûres !).

Oui il y a eu dérapage suffisant pour qu’un individu oublie tous les enjeux, pour qu’il oublie les yeux du monde entier ouverts à cet instant précis, pour qu’il fasse abstraction que l’histoire bien souvent ne retient que le poids des images les plus tristes.

Par un seul geste de désespoir pourtant, c’est un peuple qui réagit. En aurait-il été de même si « coup de boule » il eut en 8ème de finale contre n’importe quelle autre équipe ? Les réactions auraient-elles été aussi passionnées si l’équipe de France avait été dominée de bout en bout par l’Italie, si elle n’avait jamais eu la possibilité de conquérir un second titre de champion du monde ?

On affectionne les gagnants. C’est dans la nature humaine. Et c’est peut-être pour cela que l’on aime si peu les émigrés et les gens de couleurs ou les équipes de football qui ne gagnent pas. On les assimile trop facilement avec cette part de nous-mêmes que nous refusons et que par facilité nous appellerons médiocrité. Alors, lorsque par bonheur ces émigrés et ces gens de couleurs font grimper nos couleurs plus haut que celles des autres, on leur pardonne tout, même l’inacceptable — et perdre le contrôle de soi en de telles circonstances n’est pas acceptable chez un professionnel — pour ne se souvenir que de l’essentiel : la part de rêve.

Publicité
Commentaires
CONTINGENCES
Publicité
CONTINGENCES
Publicité